Camila Doumé a été résidente d’octobre 2023 à juillet 2024.

Je cherche à enrichir mon travail en m’immergeant dans un environnement artistique imaginaire. 

Mon œuvre tourne autour du thème du rituel, exploré à travers les yeux de l'enfance et de l'adulte. Je puise mon inspiration dans les récits d'enfance racontés par ma mère et mes tantes, et les transforme pour les adapter à ma réalité d'adulte. Je m’intéresse particulièrement aux histoires de sorcellerie et au monde surnaturel, avec une attention spéciale portée à la figure de Mami Wata.

Dans mon travail, je représente la femme comme un hybride, mi-humaine mi-animal, une transformation souvent imposée par des rituels non choisis. Cette métamorphose radicale permet à ces femmes de s'approprier de nouveaux attributs et de se réinventer, passant de victimes à figures puissantes, à l'image de Mami Wata. J’utilise cette dualité entre le réel et l'irréel pour explorer la mutation corporelle et raconter des histoires uniques à chaque "Créature" que je créée. 

En jouant avec le corps de la femme et en le transformant en quelque chose de nouveau, je donne vie à des narrations qui célèbrent la résilience et la puissance féminine. Mon travail est une exploration profonde de l'identité et de la transformation, fusionnant éléments corporels, animaux et végétaux pour créer des œuvres saisissantes et émouvantes.

Camilla Doumé

« Maman il y’a un monstre à la fenêtre… »  (ci-dessous)

C’est ce que j’avais dit à ma mère à l’époque où on vivait encore au Cameroun.

Elle avait pour habitude de faire des petits rituels pour qu’aucun mauvais esprit ne vient me déranger durant la nuit et je ne sais comment cette nuit là le monstre à la fenêtre avait pu échapper à ce rituel. 

Il s’était montré à moi et moi à lui. 

J’ai toujours regretté de ne m’être pas endormie mais si je l’avais fait il n’aurait jamais existé pour se montrer à vous à travers moi. 

C’était ta façon à toi de me dire je t’aime maman. Ne t’en fait pas maintenant le monstre par la fenêtre ne me hante plus.