JSUMVQP

Ce titre est tiré de Je suis un monstre qui vous parle du philosophe Paul B. Preciado. Dans cet essai, tiré d’un conférence donnée lors d’un colloque de psychanalyse, l’auteur raconte sa trajectoire biographique de personnes trans et démontre comment cette discipline l’a confiné et piégé dans un système épistémologique binaire (celui de la différence sexuelle). S’emparant du stigmate du “monstre”, il le retourne pour en faire une fierté. Il reprend ainsi l’agentivité sur son existence pour la libérer du carcan du système psychanalytique, patriarcal et colonial, et de ses violences.
Quels autres moyens que la parole pouvons nous trouver pour ébaucher une mutation de cette conception du genre qui produit de la violence symbolique et physique ? Comment pouvons-nous briser les catégorisations restrictives ? Quel rôle une structure culturelle et les artistes peuvent-iels jouer dans cette mobilisation?
En écho avec le texte de Paul B. Preciado, JSUMQVP se présente comme facilitateur de situations ouvertes à toutes les créatures humaines capables de dépasser la violence. S’y exposent des formes artistiques plurielles qui troublent volontairement la norme et décentrent les modèles
.
BIXARADA du 8 au 20 avril 2024 a été la première mise en action de JSUMQVP.

BIXARADA
Collectif Teatra Rosa
En résidence du 8 au 20 avril 2024
Sortie de résidence le samedi 20 avril à 20h (2h)

La résidence des Performereuses, toutes issues de l’École des Beaux-Arts de Marseille, a été une expérience profondément enrichissante. La résidence a mis en lumière les défis liés à la gestion du lieu et à l’accueil de spectacles vivants.

Cette résidence a non seulement permis au collectif de se structurer, mais aussi d’acquérir des compétences essentielles telles que la rédaction d’une note d’intention, la préparation d’une fiche technique, et la gestion des frustrations inhérentes au processus créatif.

L’espace de Jeanne a offert aux artistes une liberté totale, permettant un déploiement créatif sans entrave. Envisageant la suite de ce projet, nous pensons lancer un appel à participation pour des œuvres qui intégreront le lieu dans sa globalité, transformant le lieu de Jeanne en un lieu de production pour des créations in situ. Ce projet serait ouvert à tous, y compris aux non-artistes, pour la création d’œuvres “impossibles”. Une perspective intéressante serait de considérer les critères de discrimination, comme des critères de candidature pour de futurs projets. Cette première édition pourrait ainsi servir de tremplin pour une approche plus inclusive et diversifiée.

La sortie de résidence a rencontré un franc succès avec une affluence importante, bien que le public soit largement composé de personnes extérieures au quartier des Crottes.

Une médiation spécifique a été mise en place pour engager les habitantes du quartier autour du thème des féminités. Ce choix a été motivé par le fait que la performance présentée explorait la transidentité, un sujet qui a été traité à travers les expériences de performeuses dont la féminité est perçue comme hors norme dans une société normative et patriarcale.

Ces ateliers ont mis en lumière la diversité des féminités, incluant les expériences de femmes de confession musulmane portant le voile. Cette dimension a permis d’ouvrir un débat sur la perception du voile, souvent considéré comme anti-féministe, tout en reconnaissant qu’il fait partie intégrante de la féminité de ces femmes.

Ils ont été des espaces de rencontre et de réflexion où les différentes féminités ont pu être abordées donc coexister et pu être reconnues. Les échanges ont permis de discuter de la transidentité et de la complexité des identités féminines, montrant que ces divers aspects peuvent se rejoindre et s’enrichir mutuellement.

BIXARADA a ouvert des espaces de dialogue et de médiation qui ont favorisé une meilleure compréhension et une reconnaissance plus inclusive des multiples expressions des personnes singulières qui peuvent résider dans le village des Crottes.