Photogrammetrie

Arnaud Arini, 2021

“Une partie de mon travail plastique se concentre autours de la poésie d’espaces qui s’animent. Ils peuvent être traités à travers le prisme de la vidéo, en installation à échelle humaine ou bien encore sous forme de sculpture via la technique de la maquette. C’est à travers cette dernière que je souhaite réaliser le projet que je propose pour Rouvrir le monde. Depuis quelque temps, je désire faire des recherches sur la photogrammétrie (processus de modélisation 3D d’un objet ou d’un espace, réaliser à partir d’une multitude de photos) en lien avec l’impression 3D. Il s’agira en l’occurrence pour moi de pouvoir prélever dans l’espace urbain des bribes de celui-ci, choisies en fonction de leur symbolique ou de leur fonctionnalité. Le glanage d’objets et d’images fixe ou en mouvement pour les réinvestir dans mon travail via la technique de l’upcycling est à l’origine de mon travail. Adapter cette technique directement à des espaces à donc beaucoup d’intérêt pour ma pratique. Pour procéder à la photogrammétrie de ces lieux, il faut donc réaliser une multitude de photos sous tous les angles possibles, à l’aide d’un smartphone, un appareil photo ou un drone (pour les hauteurs inaccessibles). Ces clichés sont ensuite analysés et calculés par un logiciel qui procède à la modélisation 3D. Une fois celle-ci prête, on peut l’imprimer en 3D. 

A partir de ses impressions, je souhaite explorer deux pistes de travail. 

La première consistera à hybrider ces modélisations avec d’autres appartenant à la représentation anatomique et organique. Ceci dans le but de travailler autour de la dualité architecture/ corps vivant. La deuxième aura pour objectif de laisser les impressions 3D dans l’espace urbain quelque temps, proche de nid à rats. Les bobines de plastique majoritairement utilisées dans l’impression 3D (PLA) sont composées d’amidon de maïs, de racine de manioc et de betterave, et les rats en sont friands. La manoeuvre aura donc pour but de les laisser ronger les maquettes puis de récupérer celles ci dans leur nouvel état d’erosion. Ce travail en collaboration avec les rats me tient à coeur car ils représentent selon moi la deuxième population de Marseille. 

Une population souterraine et discrète, presque fantomatique mais qui constitue toute l’animation de la ville lorsque celle-ci est vidée de la présence humaine. La nuit ou lors de confinement par exemple”

Arnaud Arini est accompagné dans le cadre du programme Curriculum Chromé

“Je souhaite proposer à un public adolescent (plutôt niveau lycée) de travailler autour de la création de filtres Instagram. Le logiciel de création de filtre Spark AR Studio est open-source, intuitif, ludique et gratuit. Il peut être travailler en lien avec des logiciels de retouche photo, montage vidéo, 3D et d’autre encore. Instagram étant une plateforme largement utilisé par un public de cette tranche d’âge, il m’apparaît intéressant de pouvoir l’utiliser comme ouverture sur d’autre logiciel de création.

Ce workshop sera une opportunité de requestionner le masque dans l’histoire de l’art mais également d’aborder des questions comme la diffusion de son image en ligne, les politiques de reconnaissance faciale et les systèmes mis en place pour les déjouer, le deep fake (trucage faciale), etc.

Dans l’idéal, il serait bien que nous puissions travailler dans un espace équipé d’ordinateur (avec webcam ou alors les webcams peuvent être prévu dans le budget) en comptant un ordinateur par élèves ou pour deux élèves. Si certains d’entre eux possède un laptop, ils peuvent venir avec. Il faudrait également que je puisse vidéo projeté dans l’espace en question.”