Postcards from elsewhere, Marilyne Grimmer
et Le tour des Crottes, série green racing, Gilles Desplanques
Vernissage le mercredi 12 mars à 16h avec studio-photo, entrée libre
"Vous rêvez d’aller sur la lune, de vous la couler douce à Bora Bora les doigts de pieds en éventail, de gravir des sommets, une envie pressante d’aller danser au carnaval de Rio ou d’aller voir les pyramides des Pharaons ? C’est possible, venez vous téléporter de … à … à Jeanne Barret, on vous prendra en photo !"
Exposition jusqu’au 5 avril dans le cadre de Faire village, une invitation 2025
Postcards from elsewhere est un projet photographique participatif qui étudie la relation de chacun·e d’entre nous avec l’ici et l’ailleurs et qui se décline localement sous le nom de Bons baisers de ... (Bruxelles, Milan, Rennes, etc.). Le temps d’un instant, Marilyne Grimmer propose aux personnes qu’elle rencontre de se téléporter dans l’endroit de leurs rêves. Ses rencontres ont lieues à domicile, la garde robe à portée de main pour pouvoir s’apprêter en fonction de la destination choisie.
Ce projet offre aux participant·es l’occasion de repousser les frontières de leur imagination le temps d’une photo, de créer des liens et offre un moment de partage d’histoires de vies passées ou à venir selon l’âge des participant·es. Plus tard, chacun·e reçoit en souvenir un set de cartes postales de leur voyage imaginaire qu’iels pourront à leur tour partager et envoyer à leur proches.
Pendant la résidence en territoire du 16 au 30 septembre 2024, en partenariat avec l’association Banlieues Santé dans le cadre de son programme de médiation en santé pour les personnes âgées «Le Café des Biens-Ainés», Marilyne Grimmer a rencontré les habitant·es du village des Crottes et de la Cabucelle. Ensemble, iels ont échangé des recettes du meilleur couscous, reniflé la douce odeur des roses, écouté des chansons françaises, respiré le bon air de la montagne et beaucoup ri !
Vous pourrez découvrir les cartes postales de ces voyages imaginaires lors de Faire Village, une invitation.
Après un Bachelor en illustration au Royaume-Uni et un DNSAP aux Beaux-arts de Paris, Marilyne Grimmer s’est installée à Bruxelles en 2008 dans le but de travailler comme scénographe pour le spectacle vivant, ce qu’elle fit pendant près de 10 ans (avec Thomas Turine, Cie Inti Théâtre, Anne Thuot, Zinneke parade, etc.). Depuis le début de la crise du covid en 2020, elle ressentit le besoin de sortir de la boîte noire et d’aller à la rencontre de différents publics pour écouter leurs histoires personnelles.
Aujourd’hui, son travail consiste essentiellement en des projets participatifs avec des habitant·es, de tout âge et en relation avec un contexte spécifique. Elle aime recueillir des histoires ordinaires et des anecdotes. Tout le monde a une histoire à raconter. Parfois, quand on rassemble ces histoires intimes, elles en disent long sur la grande Histoire (Le musée d’archéologie de Forest). Ses projets sont généralement une manière de mettre en lumière des personnes souvent invisibles (Postcards from elsewhere). Pour ce faire, elle utilise l’espace public comme lieu d’exposition (JCDecaux, vitrines de commerces inoccupées, cabane installée à la frontière franco-belge « Souvenirs shop »). Sortir des espaces conventionnels permet de faire des rencontres et de créer des surprises, de toucher des publics qui n’ont pas facilement accès à la culture.
Quartier des Crottes. Marseille. Octobre 2020
Un matin, au détour d’une rue, une silhouette étrange, surprenante, surgit. Dans son fuseau bleu pétard, un skieur se fraie un passage au milieu du bitume. Il avance, concentré, casque de ski sur le nez. Il file sur les routes ou les trottoirs comme s’il avait toujours été là. L’incongruité de la situation lui échappe, il trace la route, dévale le macadam. Ses skis de fond raclent le sol dans un bruit de scotchbrit désagréable. Quelques passants se retournent intrigués….
A travers des personnages burlesques, miroirs de notre société, Gilles Desplanques pointe l’absurdité des activités humaines et du pouvoir économique face à l’urgence climatique.
Le tour des Crottes s’inscrit dans une trilogie autour du climat (série green racing) qui inclut Le dernier kilomètre et the Holy Race, 2 autres films en préparation sur des performances qui ont toutes lieu à Marseille.
Les œuvres de Gilles Desplanques réagissent pour la plupart à des contextes spécifiques. Son travail, qui s’étend de la sculpture à la vidéo, en passant par l’installation, la photographie ou la performance… s’appuie sur un attrait pour l’architecture, plus généralement sur un intérêt pour le rapport du corps à l’espace et sur un désir de s’en prendre aux modèles normatifs qui organisent les constructions, la société, l’individu.
Ainsi, il arrive que ses œuvres prennent pour objet les standards pavillonnaires (Marée haute, Sotomayor / Powell), la décoration d’intérieur (Trophée tête de cerf), ou l’ameublement de masse (Kill Billy)… ces éléments, en tant que parangons de la société actuelle, sont alors dévoyés, maltraités, réinterprétés. Ils construisent un langage artistique qui joue sur le déplacement perpétuel, offrant un regard insolite et amusé sur l’ordonnancement du monde. Le travail de Gilles Desplanques ne remet pas en question de façon autoritaire les lois de la norme, il tente au contraire de créer des interstices qui son t autant de points de vue critiques sur notre environnement.